L’appellation « escargot de Bourgogne » fait toujours référence à
l’Helix Pomatia, une espèce spécifique autrefois abondante dans la
région. Dans les années 1970, elle disparait progressivement suite à un
ramassage intensif et à l’utilisation croissante de pesticides ; une loi
est alors promulguée (en 1979) afin d’en limiter la collecte. La
plupart des escargots de Bourgogne est aujourd’hui importée d’Europe de
l’Est, de Pologne notamment, car il s’avère difficile de les reproduire
en élevage.
L’escargot de Bourgogne se distingue par sa coquille fauve striée de
bandes brunes, enroulée sur le côté gauche et sa belle grosseur. La
légende locale veut que ces escargots étaient si nombreux en Bourgogne
au 19ème siècle que le tunnel ferroviaire de Blaisy-Bas, près de Dijon,
fut construit à travers la montagne de l’Auxois afin d’éviter que les
escargots ne se collent sur les rails et ne fassent dérailler les
trains.
Mais l’escargot de Bourgogne ne serait sans doute pas si célèbre sans
cette recette typique reprise à la carte des restaurants traditionnels
de la région.
L’histoire raconte qu’en 1814, Talleyrand, intendant de Napoléon,
devait déjeuner avec le Tsar Alexandre Ier chez un restaurateur
bourguignon du nom d'Antonin Carême. Or, ils furent tant en retard qu'il
ne restait plus rien à leur servir. Le restaurateur, en panne d'idées,
vit alors des escargots dans son jardin et décida de les servir comme de
la viande. Il joua alors de quelques subterfuges : de l'ail pour
"cacher le goût", du persil pour "adoucir la vue" et du beurre pour
"faciliter la déglutition". Une ruse payante puisque le tsar plébiscita
la recette. En rentrant chez lui, alors qu’il voyait partout en Europe
ces mêmes escargots, il les dénomma « escargots de Bourgogne ».
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