Tout le monde connaît les boîtes métalliques rondes ou ovales et la
célèbre petite bille blanche parfumée à l’anis. Mais peu savent que ce «
bien bon bonbon », comme il est surnommé, exporté dans le monde
entier, se fabrique dans un tout petit village de Côte-d’Or depuis
plusieurs siècles. C’est à Flavigny-sur-Ozerain,
cité médiévale de l’Auxois, classée parmi les « Plus beaux villages de
France », que commence le voyage de la petite dragée blanche.
L’anis vert serait arrivé dans le département en 52 avant J-C. avec les
troupes de Jules César venues combattre Vercingétorix sur le site de la
célèbre bataille d’Alésia, situé à quelques kilomètres du village de
Flavigny. L’abbaye bénédictine, dans laquelle se trouve aujourd’hui
encore la fabrique, a été fondée, quant à elle, en 719 et ce sont les
moines qui auraient donné naissance à la petite dragée.
C’est seulement en 1591 que l’on trouve trace écrite de cette
confiserie dans un manuscrit. La cité de Semur-en-Auxois avait coutume
d’offrir le petit bonbon à ses hôtes prestigieux. Ainsi, les Princes de
Condé ou encore la Marquise de Sévigné repartent à Paris avec le fameux
bonbon qu'ils distribuent à leur tour. Saviez-vous que Louis XIV ne se
déplaçait jamais sans une boîte d'anis au creux de sa poche ? A la fin
du XVIIIème siècle, l’ancienne abbaye bénédictine est investie par 5
fabriques d’anis. La commune en comptera jusqu’à une dizaine.
Un siècle plus tard, Jacques Edmond Galimard, qui a regroupé les
différentes fabriques en une seule, fait le pari fou de présenter les
bonbons lors de l'exposition universelle, au pied de la Tour Eiffel :
l'idée rencontre un franc succès, la réputation de l'anis dépasse la
Bourgogne ! Et le succès continue avec l’arrivée de la famille Troubat
qui installe les anis dans les distributeurs automatiques sur les quais
de gare et dans le métro. On leur doit également les petites boîtes
métalliques illustrées par le dessin traditionnel du berger et de la
bergère. Une iconographie devenue collector.
Côté fabrication, pas de grand changement mais plus d’efficacité.
Chaque graine d’anis vert est patiemment enveloppée de fines couches
successives de sirop de sucre, délicatement parfumé à l’anis... mais
aussi à la menthe, à la violette ou à la fleur d’oranger... Cette
opération qui pouvait prendre jusqu’à six mois est aujourd’hui réalisée
en une quinzaine de jours. Les graines d’anis, récoltées en Espagne, en
Turquie et en Syrie, sont sélectionnées avec attention puis placées dans
de grandes bassines en cuivre où elles roulent et se couvrent peu à peu
de sucre, comme une boule de neige pour réaliser une petite boule d’un
gramme.
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